Voici la transcription de la vidéo de la leçon « différence entre que l’on et qu’on » et plus généralement sur l’utilisation du L euphonique avec le pronom « on ».


la leçon est ici


Il faut aimer ce que l’on a. L’on ? c’est quoi ce L ?

Eh bien, c’est ce qu’on va travailler aujourd’hui. C’est parti !

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D’abord, retenons que ‘l’on » et  « on« , c’est la même chose. Pour les différencier, disons que « on » peut appartenir à tous les registres, à tous les registres de langue, et « l’on » appartient plutôt au registre soutenu.

Et donc « l’on » n’est jamais obligatoire. Retenez que « l’on » n’est jamais obligatoire. Ouais, cool… pas besoin de l’utiliser alors.

Exactement ! libre à vous de l’utiliser ou non. Retenez bien que « l’on » n’est jamais obligatoire et pourtant on l’entend quelquefois et on le lit souvent. Tiens, dans la phrase que je viens de dire je n’ai pas utilisé « l’on » et pour cause c’est très déconseillé.

Ce que nous allons faire aujourd’hui, c’est étudier les cas où il est possible d’utiliser « l’on » afin de donner un tour plus élégant à votre phrase et d’autres cas où, au contraire, il est déconseillé d’utiliser « l’on ».

D’abord, je vous explique comment cela fonctionne et ensuite nous ferons un exercice pour voir si c’est compris. Exemple un :

Être libre ce n’est pas pouvoir faire ce que l’on veut mais c’est vouloir ce que l’on peut.

Dans cette phrase, qui est une citation, « l’on » est utilisé pour éviter d’entendre le son [kon] : faire ce que l’on veut vouloir ce que l’on peut… on entend « que l’on » et non [kon] parce que le son [kon] peut être jugé comme disgracieux, désagréable à l’oreille, voire familier. En n’utilisant « que l’on » ça donne une tournure plus littéraire, plus élégante.

« Être libre ce n’est pas pouvoir faire ce qu’on veut mais vouloir ce qu’on peut. »

La phrase prend ainsi un tour plus familier, que certains pourront juger de moins raffiné, moins élégant mais dont le sens ne change pas. Voyons un autre cas  :

Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement.

Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement. C’est encore une citation. Si vous connaissez les auteurs des citations que je vous propose écrivez les en commentaire.

Ici aussi, utiliser « l’on » permet d’éviter la syllabe [kon] qui, cette fois, est suivie d’un verbe commençant par con-.  Voilà du coup ça fait « concon » exactement ça fait « concon ».

Ce qu’on conçoit bien s’énonce clairement… forcément ça sonne moins bien, la phrase va manquer d’harmonie. Et pour cette raison dans un cas comme celui-ci, il est préférable d’utiliser « que l’on » plutôt que « qu’on ». Ça donnera un tour plus élégant à la phrase. « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement. » Vous êtes d’accord ? Mais encore une fois il n’y a rien d’obligatoire, c’est vous qui décidez. C’est l’auteur qui choisit.

Voyons un autre exemple :

Lorsqu’on les conçoit bien, elles s’énoncent clairement.

Lorsqu’on les conçoit bien, elles s’énoncent clairement. J’ai volontairement choisi un exemple qui ressemble au précédent, mais ici je vous déconseille d’utiliser « l’on » Vous savez pourquoi ?

Exactement ! c’est suivi d’un mot commençant par un L.  Et utiliser « l’on » ici, ça ferait une allitération en L.

C’est-à-dire une répétition de consonnes. Et ça, à moins que ce ne soit volontaire, eh bien il vaut mieux l’éviter.

Lorsque l’on les conçoit bien, elles s’énoncent clairement… je vois pas le problème !

Peut-être, mais on l’entend. Et c’est moyen.

Et pour cette raison, il vaut mieux éviter des phrases comme :

Ce que l’on lit le lundi… ce que l’on lit le lundi ressemble à ce que l’on lit le mardi.

Parce que ça fait un peu trop de L dans la même phrase.

Je vous donne un autre exemple à ne pas dire.

Lorsque l’on le dit, il faut le faire. Et là pour la même raison, lorsque l’on le on évite. On choisira ici lorsqu’on… lorsqu’on le dit, il faut le faire. On doit donc éviter l’allitération, c’est-à-dire la répétition d’un même son. Et ici c’est un son en L, une allitération en L. On évite ! Voyons un dernier cas. Voici le titre d’une chanson : « Si l’on s’aimait, si. » Comme vous pouvez le constater il y a « l’on » dans le titre. Ici, c’est pour éviter le hiatus. C’est pour éviter que deux sons voyelles se suivent. On pourrait tout à fait dire « si on s’aimait » mais pour l’auteur de ces paroles « si l’on s’aimait, si » passait mieux à l’oreille. Et donc il est très fréquent de lire ou d’entendre « l’on » après certains mots pour éviter de faire hiatus.

« Si on, et on, où on,  qui on, ou quoi on » sont souvent remplacés par « si l’on, et l’on, où l’on, qui l’on, quoi l’on, etc. Et même si ce n’est pas obligatoire, je le répète il est très fréquent d’ajouter le L apostrophe qu’on appelle aussi le L euphonique quand le mot suivant ne commence pas par un L. Attention, attention ! il ya quand même une condition, si le mot suivant commence par un L,  alors on ajoutera pas ce L apostrophe. C’est clair ?

Voyons quelques exemples :

C’est un endroit où l’on peut passer d’agréables vacances.

Et l’on ne savait pas où elle se cachait.

La personne à qui l’on fait référence ici est une Allemande.

Notez enfin que après « quand » et « dont », on doit faire la liaison. On doit donc dire « quand on » ou « dont on ».

C’est un livre dont on m’a parlé.

Quand on m’a dit la nouvelle j’ai été très surpris.

Car il faut faire la liaison.

Je vous propose à présent de faire un petit exercice. Je vais écrire cinq phrases. Dans combien de phrases il est possible de remplacer « on » par « l’on » ?

Prenez quelques secondes pour réfléchir.

difference qu'on et que l'on

On corrige ensemble.

Première phrase :

Est ce que L euphonique, est ce que le L apostrophe est possible ? non ?  pourquoi  ? Eh oui ! on fait la liaison après « dont ».

Dont on vous a parlé, et non dont l’on vous a parlé.

Deuxième phrase :

Il fait ce qu’on lui dit de faire.

« Il fait ce qu’on lui dit de faire. » est ce qu’on peut ajouter ici le L euphonique ? oui ? non ? non ! pourquoi ? Exactement ! C’est suivi par un mot qui commence par un L et donc on va éviter l’allitération. On va éviter une succession de sons en L. Il fait ce qu’on lui dit de faire.

Troisième phrase :

Ces voitures qu’on conduit aujourd’hui…

Est-ce qu’on peut remplacer « on » par « l’on » ? oui ? Et c’est même conseillé. Pourquoi ? D’abord parce qu’on a le son « qu’on » qui peut être gênant et surtout parce que c’est suivi par un mot commençant par « con- » et ça fait « concon » et ça on n’aime pas.

Ces voitures que l’on conduit aujourd’hui sonne mieux à l’oreille.

Quatrième phrase :

Lorsqu’on leur dit la vérité… est-ce qu’on peut remplacer par « l’on » ?  non ? pourquoi ?

Alors ici on a « lorsqu’on » on pourrait dire ah oui mais on n’aime pas le son en [kon] tout à fait.

Sauf que, c’est suivi d’un mot qui commence par un L et donc on va éviter d’avoir deux fois le son L.

« Lorsque l’on leur dit » c’est déconseillé. Lorsqu’on leur dit… C’est compris ? On continu.

Numéro cinq :

Et on se demandait parfois où tout cela les mènerait. « Et on se demandait » ici est-ce qu’on peut remplacer on par « l’on » ? oui ! c’est possible. Et pourquoi ? pour éviter le hiatus, et en aucun cas c’est obligatoire mais c’est possible.

Et l’on se demandait, et on se demandait… les deux sont tout à fait possibles; les deux sont tout à fait corrects. Avez-vous réussi l’exercice ? oui ? parfait !

Rappelez-vous, ce n’est pas une règle. Si vous hésitez, vous pourrez toujours choisir de ne pas mettre ce L surtout quand vous parlez,  surtout quand c’est oralisé. Trop l’utiliser ça va donner un tour un peu pédant. À vous de voir quel tour vous voulez donner à votre phrase, à vous de juger si vous trouvez votre phrase plus agréable à l’oreille avec ce L où sans. Pour ceux qui veulent aller plus loin dans cet exercice j’ai préparé pour vous d’autres questions avec les réponses. Pour ça vous cliquez sur le lien qui est dans la description et vous pourrez accéder au pdf. Vous imprimez, vous réfléchissez, vous cochez, vous vérifiez et la vie est belle !

À bientôt.