L’accent circonflexe est souvent le reflet de l’évolution de la langue française. Il est utilisé pour préciser la disparition d’une lettre, différencier deux mots qui s’écrivent de la même manière ou pour préciser la prononciation d’un mot.

➡︎ Préciser la disparition d’une lettre :

Il remplace cette lettre ( souvent un s ), qui était présente en ancien français ou en latin et qui avait probablement disparue au cours du temps à l’oral. 

Exemples : 

  • Hospital est devenu hôpital.
  • Forest est devenu forêt.

📌 Notez que la lettre disparue réapparaît parfois dans les mots de la même famille : 

  • hôpital → hospitalier / hospitalièrement / hospice
  • forêt → forestier / déforestation / afforester / afforestage / afforestation 
  • bête → bestial / bestiau / bestiaire / bestialité / bestiole
  • fenêtre → fenestrelle / fenestration / défenestrer / défenestration
  • pâte → pastel / pastiche / pastis

➡︎ Différenciation des homonymes

L’accent circonflexe en français permet de différencier certains homographes.

Exemples : 

  • sur (au dessus ) – sûr (la certitude)
  • un grand crû (vin) – j’ai cru (verbe croire)
  • le rot (du bébé) – le rôt (qui est un rôti)
  • du (article partitif / article contracté) – j’ai dû (le verbe devoir)

➡︎ Utilisation de l’accent circonflexe au passé simple et à l’imparfait du subjonctif

C’est le cas de la première et deuxième personne du passé simple : 

  • venir : nous vînmes, vous vîntes 
  • aller : nous allâmes, vous allâtes
  • regarder : nous regardâmes, vous regardâtes
  • finir : nous finîmes, vous finîtes
  • pouvoir : nous pûmes, vous pûtes
  • vouloir :  nous voulûmes, vous voulûtes
  • être :  nous fûmes, vous fûtes
  • avoir : nous eûmes, vous eûtes
  • faire :  nous fîmes, vous fîtes

C’est également le cas de la troisième personne du singulier de l’imparfait du subjonctif

  • venir : qu’il vînt, qu’elle vînt, qu’on vînt
  • aller : qu’il allât, qu’elle allât, qu’on allât
  • regarder : qu’il regardât, qu’elle regardât, qu’on regardât
  • finir : qu’il finît, qu’elle finît, qu’on finît, 
  • pouvoir : qu’il pût, qu’elle pût, qu’on pût
  • vouloir :  qu’il voulût, qu’elle voulût, qu’on voulût
  • être :  qu’il fût, qu’elle fût, qu’on fût
  • avoir : qu’il eût, qu’elle eût, qu’on eût
  • faire :  qu’il fît, qu’elle fît, qu’on fît

➡︎ L’accent circonflexe permet d’indiquer la prononciation des lettres o et a :

  • grâce – gracieux
  • infâme – infamie
  • fantôme – fantomatique
  • âme
  • côte

Notez que la prononciation varie parfois pour les dérivés (grâce / gracieux)

Bien que cette distinction tende à disparaître en France métropolitaine, elle subsiste dans les autres régions francophones.

La Réforme orthographique de 1990 :

Cette réforme simplifie l’usage de l’accent circonflexe. Elle préconise la suppression de l’accent circonflexe sur « i » et « u » dans les situations où cela ne crée pas d’ambiguïté. 

Exemples : 

avant réforme orthographe réformée
coût cout
voûte voute
paraître paraitre
connaître connaitre
maître maitre
traîne traine
abîme abime
assidûment assidument
piqûre piqure

⚠️ Cette réforme n’est pas obligatoire. Les deux orthographes sont acceptées. Ainsi, il est possible d’écrire « il connait » ou « il connaît » selon qu’on utilise l’orthographe réformée ou non.

Néanmoins, des mots comme « jeûne » ou “dû” conservent toujours leur accent pour éviter la confusion avec « jeune » et “du”.