Leçon de grammaire et conjugaison, niveau avancé (C1) sur le conditionnel et futur simple.

J’aurai ou j’aurais ? Vous comprenez la différence ?

J’aurai quelque chose à vous demander.

J’aurais quelque chose à vous demander.

C’est différent… et pourtant on hésite à mettre ou non un s. Retenons d’abord que les deux sont corrects mais qu’ils ne signifient pas la même chose.

INDICATIF CONDITIONNEL
J’aurai : futur simple

J’aurai fini : futur antérieur

 J’aurais : présent

J’aurais fini : passé

Voyons la conjugaison complète : 

  • au futur simple : j’aurai, tu auras, il aura, nous aurons, vous aurez, ils auront
  • au conditionnel présent : j’aurais, tu aurais, il aurait, nous aurions, vous auriez, ils auraient

Et la question se pose également aux temps composés :

Exemple le verbe finir :

  • futur antérieur : j’aurai fini, tu auras fini, il aura fini, elle aura fini, nous aurons fini, vous aurez fini, ils auront fini, elles auront fini.
  • conditionnel passé : j’aurais fini, tu aurais fini, il aurait fini, elle aurait fini, nous aurions fini, vous auriez fini, ils auraient fini, elles auraient fini

Interrogeons-nous donc sur les différences entre l’indicatif et le conditionnel pour savoir quelle forme choisir.

Pourquoi choisir l’indicatif (j’aurai) ?

L’indicatif ( j’aurai) sert à exprimer le réel, décrire un fait (dans le futur). On est presque certain de sa réalisation bien que le futur ne soit jamais certain.

J’aurai du temps pour toi. (Au moment où je parle, je suis certain d’avoir du temps dans le futur pour toi.)

Si tu viens cet après-midi, j’aurai du temps.  (La condition est que tu viennes cet après-midi. Et si c’est le cas, alors j’aurai du temps pour toi, j’en suis certain.)

Quand j’aurai de l’argent (je n’en ai pas encore) je te rembourserai.  (Ici, avoir de l’argent est la condition pour que je te rembourse. Le problème est que je n’en ai pas… alors voilà. Je veux exprimer une probabilité forte avec « quand ».

Pourquoi choisir le conditionnel (j’aurais) ?

Le conditionnel est souvent utilisé pour formuler une demande polie.

Je voudrais un café, s’il vous plaît.

J’aurais une question à vous poser, vous auriez du temps ?

Parfois, on utilise le conditionnel passé :

J’aurais voulu savoir quand vous comptiez venir.

Dans tous ces exemples, c’est un conditionnel utilisé pour exprimer une demande polie. Si vous aviez une question à poser à un supérieur hiérarchique, le conditionnel est de rigueur, il faudra donc un s à « j’aurais ».

J’aurais une question à vous poser. (… si cela ne vous dérangeait pas, mais je sais très bien que ça va vous déranger, mais j’aimerais bien vous la poser cette question, alors je la pose au conditionnel aussi pour montrer que je suis poli et que je vous respecte.)

Le conditionnel sert aussi à exprimer l’irréel, l’imaginaire, transmettre une information qui n’a pas été confirmée, procédé fréquemment utilisé par la presse, transmettre un regret, pour faire un reproche, pour faire une supposition (avec « au cas où« ) et pour formuler une hypothèse sur le passé.

J’aurais mieux fait de ne pas y aller. (regret)

Au cas où je n’aurais pas mes clés, tu pourrais en laisser un double sous le paillasson ? (au cas où + conditionnel)

J’aurais donc 20 ans ? (imaginaire, irréel).

D’après la direction, j’aurais mal parlé au client. (transmettre une information non confirmée)

Bref, quand on veut exprimer un futur (plus ou moins probable) sans avoir à y mettre les formes de politesse, on dit « j’aurai »

Et dans les autres cas, c’est « j’aurais ».